À la fois peintre, designer graphique et artisane textile, mon approche picturale actuelle est un amalgame de techniques artistiques qui obéit à priori au message engagé de mon art écologique. Les matières naturelles et synthétiques récupérées, la fibre narrative cousue ou tissée, le dessin automatique de trace photographique du passé, deviennent ma «nouvelle manière de faire» pour un développement durable.

À travers ma démarche, je questionne les notions d’équilibre et de bonheur au niveau de l’écologie humaine versus l’écologie naturelle. Que j’en fasse l’observation de mon foyer ou sur le monde extérieur, mon travail reste social et engagé face à la précarité de l’environnement donc de l’humanité.

La dimension humaine de mon travail s’inspire de la famille/collectivité dans sa réalité actuelle; ses valeurs écologiques, morales et sociales, ses malaises existentiels, sa quête de liberté par la démocratisation, son histoire, traditions et savoir-faire artisanal comme identité culturelle et patrimoniale, son mode de vie en tant que consommateur responsable.

Sur le plan écologique, mon intérêt se porte vers les injustices et les problèmes environnementaux contemporains en relation avec nos habitudes de consommation et notre lien coupé avec la nature originelle.

Et puisque les deux sont liés, puisque la nature ne sera jamais extérieure à l’homme, alors ma pratique questionne la réalité de mon environnement. Je suis nourrie par la nécessité personnelle d’habiter le monde autrement, de répondre au «comment vivre mieux». Il y aura donc quelque chose de l’intime, de l’onirique parfois que se dégagera de l’ambiance poétique des pièces. Une sensibilité s’exprime, celle de la mère, la femme, l’être vivant en milieu rural, en quête d’harmonie et de «prendre soin».

C’est par les outils qui se rapportent à la science de la conservation : réservation, restauration, réconciliation, reconnexion que le discours de ma recherche artistique s’articule.